vendredi 8 août 2008

Les Dames de Cornouailles

Au même titre que le polar ou le western, le "film anglais rétro" est bel et bien un genre à part entière avec ses codes et cette manière si particulière d’utiliser une apparente raideur un peu distante pour mieux toucher le spectateur presque à son insu. C’est tout naturellement ce registre qu’a choisi l'acteur Charles Dance pour une première réalisation à son image : classe, fin and so british.

On retrouve en effet là tout ce qui fait le charme et l’efficacité du genre : des comédiens haut de gamme, une image magnifique, un scénario séduisant faussement anodin, une pointe d'humour parfaitement dosée dans un contexte qui ne s’y prête pas forcement, et puis une myriade de petits riens au quotidien qui, mis bout-à-bout, construisent des personnages profondément touchants et humains bien loin de tout manichéisme.

Lorsque le film commence, on se dit que cette tranche de vie de deux soeurs confrontées à un événement imprévu dans leur vie réglée au millimètre pourrait être très conventionnelle dans le registre intimiste puritain, mais lorsqu' arrive la dernière image, on se surprend alors à avoir la gorge serrée depuis un bon moment. Car ce jeune naufragé trouvé sur la plage au bas de leur maison isolée fera, par sa seule présence, ressurgir bien des non-dits refoulés depuis des décennies.

Et puis Maggie Smith, Judi Dench, David Warner, Natascha McElhone, Freddie Jones (bien vieux le pauvre), Daniel Brühl (Goodbye Berlin) et les côtes de Cornouailles… Du bonheur qui se déguste.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau film que je recommande vivement. Il y a de la belle musique et puis voir le duo M. Smith / J. Dench est un vrai bonheur. C'est le "so british" upper-class. Bonne soirée.