lundi 21 juillet 2008

Les Dents de la Mer 3

Dès les premières images, on se croirait dans un épisode des Drôles de Dames, c'est dire si l'image est soignée. Le musicien de service s'applique lui à massacrer le célèbre thème de John Williams dès la première attaque du bibendum. Enfin "attaque" est un bien grand mot puisqu'il s'agit plutôt d'une succession de plans incompréhensibles et vaguement accélérés au montage, effet désespéré qui sera d'ailleurs utilisé à plusieurs reprises par la suite.

Le générique nous annonce pompeusement "Jaws 3D" car le film était à l'origine en relief, procédé approximatif et surtout éprouvant. Si vous n'avez jamais eu la sensation qu'on vous scie le crâne en 2, essayez les lunettes bicolores pendant 90 minutes, vous m'en direz des nouvelles.

On fait bien vite la connaissance de tout un tas de personnages en short qui papillonnent autour d'un fabuleux parc d'attractions sous-marin royalement peuplé de 2 dauphins et d'une orque. Ils n'arrêtent pas de proclamer que c'est unique au monde. Allez, on joue le jeu et l'on essaie de les croire. En fait l'astuce principale du scénario consiste à ce que deux des personnages soient les fils du célèbre Sheriff Brody, celui-là même qui éparpillait la bête du premier film. Ils comprennent donc assez vite qu'il y a à nouveau un requin dans le potage. Mais attention, comme on ne fait pas les choses à moitié, en fait là il y en a deux. Mais chut c'est une surprise.

Le premier requin meurt assez rapidement dans une piscine gonflable, et ce malgré le brevet de secouriste de l'héroïne. Héroïne qui se met ensuite à hurler comme une folle qu'il y a la maman du requin mort dans le lagon. Effectivement la maman flotte bien entre deux eaux en foutant un merdier noir parmi les brushings figurants. Pourtant elle n'est pas très vive la grosse truite. Les attaques sont tellement poussives et mal filmées qu'on en vient à attendre fébrilement les scènes de dialogues pour avoir l'impression qu'il se passe quelque chose.

Arrive enfin l'un des morceaux de bravoure : la vision en subjectif d'un plongeur se faisant avaler goulûment par la bouée grisâtre. Toute ragaillardie par sa trouvaille, elle se met aussitôt à percuter les couloirs sous-marins du parc pour affoler les visiteurs déjà passablement énervés par tout un tas de tentacules en plastique qui surgissent vers l'écran (relief oblige).

A bout de nerfs, la dame squale fonce finalement sur la vitrine principale de l'aquarium produisant ainsi le plan truqué le plus foireux que l'on puisse imaginer mais sur lequel le réalisateur (rendu sans doute aveugle par ses lunettes rouges et vertes) s'attarde pourtant comme un fou. Las, le requin fait que qu’on attendait de lui : il explose en projetant pleins de petits morceaux de pâte à modeler vers le spectateur médusé par tant de nullité.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Robby,

Vous êtes un monstre ! Les dents de la mer 3(D) est un mythe pour moi, et vous le démolissez !

Certes, à raison.

Je me souviens de l'avoir vu au ciné lors de sa sortie, avec les fameuses lunettes que je prenais pour un must high tech (pas souvenir du mal de tête...). Voir la "bouée grisâtre" - très bonne description, au passage - vous foncer dessus, j'en ai encore la chair de poule. Et aussi ce bras arraché flottant vers vous... brrr.
Vous oubliez de mentionner le fabuleux final "pêche aux canards", vous savez, quand un des Brody choppe la goupille de la grenade fichée dans la gueule de la bête avec une sorte de perche ? A croire que l'explosion de requin est une affaire de famille.

Je crois que cela m'a donné le goût du gore et, plus généralement, des films d'horreur.

Et puis, un jour, j'ai commis l'irréparable : je l'ai revu. Le boîtier VHS se planquait dans un cash converter....Et là, je crois que votre article exprime bien ce que j'aie ressenti.

O.

RobbyMovies a dit…

Bonjour Mr O.
Merci pour ce commentaire sur un film qui n'en espérait pas tant là tout au fond du blog en bas. Un peu comme cette VHS retrouvée...
Bon évidemment vous n'échapperez pas à la question qui tue : et le 4 alors, l'avez-vous vu ? Haha on rigole moins d'un coup, n'est-ce pas ?
Robby.

Erik Wietzel a dit…

Le décorateur, Chris Horner, est le frangin de James Horner. Et il parle parfaitement le français. Dingue non ? :-)
Aujourd'hui, il se bat pour l'île de Tulavu qui disparaît sous les eaux, because réchauffement climatique. Enfin, c'est la TV qui le dit...