vendredi 25 juillet 2008

L'Associé du Diable

Si vous avez aimé Wolf et Rencontre avec Joe Black, alors vous aimerez probablement cet Associé du Diable . Car il s'agit bien de la même formule produite parfois par des majors en quête de Fantastique "respectable" haut de gamme, mais qui se révèle au final n'être souvent qu'une grosse pièce montée luxueuse et indigeste, coincée entre son cahier des charges Fantastique et son ambition démesurée de "faire intelligent".

A l'instar des deux exemples cités plus haut, on se trouve là encore dans un univers top friqué où l'on va essayer de nous démontrer que l'argent c'est sale, que le sexe c'est vilain et que maman a toujours raison car elle va à l'église et pas dans les boutiques de fringues.

Tant que l'on reste dans l'univers des avocats, le film est tout à fait intéressant, captivant même. Face à Keanu Reeves en jeune avocat froid et calculateur, Al Pacino est égal à lui-même dans son désormais classique numéro de grand manitou charismatique et paternaliste. Il nous fera le coup peu après dans La Recrue qui est un peu au film d'espionnage ce que cet Associé du Diable est au film d'Antéchrist.

Ca commence donc plutôt bien, un peu à la croisée de La Firme et de l'excellent Une Etrange Affaire dans lequel Michel Piccoli phagocytait lentement mais sûrement Gérard Lanvin jusqu'à éliminer même sa femme.
On pouvait donc espérer que l'aspect diabolique du personnage de Pacino reste au niveau d'une esquisse, d'un symbole, même si le passage à l'église durant les premières minutes laissait présager le pire.
Effectivement le film ne résiste pas à la tentation (haha) et finit par se vautrer dans un bestiaire maléfique de série B qui n'avait pas sa place ici. Les visages diaboliques, une scène "d'angoisse" totalement parachutée dans l'appartement des héros, la femme de Keanu Reeves qui se met à débloquer du jour au lendemain et surtout un final pachydermique digne d'une Neuvième Porte, avec flammes, semence satanique et transformation grotesque. Le tout lourdement perfusé à coup de tirades pseudo philosophiques plutôt rances.

Pour couronner le tout, le film s'achève sur un lamentable épilogue passablement hypocrite et moralisateur qui pilonne la seule bonne surprise du film en n'assumant rien, "tout cela n'étant qu'un rêve" ou un test, enfin quelque chose dans le genre.

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